Chambre 17

Son sommeil est sans rêves. Trop de litres d'alcool ont silloné son corps hier soir.
Vautré dans son pieu, Vlad se réveille à l'annonce du Boss.

"Putain, il a encore tout claqué ce con"

Lentement il se soulève de son lit. Son corps est moite, la transpiration colle aux draps souillés.
Vlad, ôte son short et glisse sous la douche adjacente à la chambre. L'eau chaude est apaisante. Il la laisse couler son con visage, le long de son torse... Il faut vraiment qu'il s'arrange la tronche avant de sortir.

La douche terminée, il s'applique à faire quelques exercices physiques. Pompes, abdos, tractions... rien de mieux pour entretenir son corps. Et il en avait besoin. Depuis la révolte dernière, il y avait tous les jours un connard pour quémander une mandale.

Ses exercices terminés, il enfile les premières fringues qui lui tombent sous la main. Un pantalon treillis et un T-shirt sans manche... Les mêmes depuis une semaine.
Alors qu'il insère son Desert Eagle dans son étui qui prend au côté droit, Vlad ne peut s'empêcher de se regarder dans le miroir qui trône au mur.
Alors, voilà ce qu'il était devenu. Il se rappelle ses parents qui le forcait à lire tous ces putains de bouquins... A quoi bon. Ils étaient morts y'a des années de çà, çà l'avait vâchement avancé.

Vlad balaye la buée qui trainait sur le glace d'un geste violent, envoyant valdinguer le bang et les bouteilles de vodka qui trainaient dessus. *Tu me fais chier* pensait-il en se regardant... *T'es qu'une merde.* Un violent coup de poing brise la glace qui se répand en morceaux au sol. Vlad tourne les talons.

Il ajuste le cran de sa ceinture, retire la sécurité de son flingue et sort de sa chambre. La journée va être très longue.

[Salle du dirigeant]

Réserve


La porte s'ouvre. Vlad rentre, suivit de la jambe de Linda puis du reste.
En chemin, il avait réfléchit à ce qu'il pouvait lui faire subir. Ses gémissements de douleurs décuplait son imagination.

La torturer ? Oui, pourquoi pas. La folle idée de reprendre son chef d'oeuvre lui traversa l'esprit. Des années plus tôt il l'avait initié en depeçant cette salope de Marie. Il avait d'ailleurs tanné sa peau et posé au sol comme un simple tapis. Pour tout le monde c'était du simili cuir de boeuf.
Il ricana interieurement, avec cette seconde peau, il pourrait s'en faire un peignoir. Elles l'accompagneraient partout. Ses victimes... Ses maitresses... Ses proies.

Vlad projete Linda sur le lit. Elle pleure. Ses sanglots nerveux la traverse de spasmes, la faisant hoqueter. Elle est là, étendue... offerte.
Vlad sens qu'une autre pulsion s'empare de lui. Son froc se tend à craquer. La voir là, dans son pieu et en position de soumission, lui avait redonné toute l'énergie necessaire.

"Oh putain, j'sais pas c'que t'as fait à Dieu mais il t'a filé un putain de cul ma belle."

Vlad parle tout seul, Linda n'est pas en état de répondre. Il lui arrache, plus qu'autre chose, son pantalon et retire le sien. Violer une nana à moitié morte, c'était pas la première fois qu'il le faisait et chaque fois la même sensation le saisissait, cette sensation de domination, de puissance.

Vlad abaissa son sexe sur les fesses blanches de Linda. Cette fois, il s'emmerdera pas à s'essayer aux préliminaires. D'ailleurs elle n'était pas capable de montrer une quelconque résistance. Vlad s'enfonce en elle, la sodomisant lentement. La voie avait été tracée y'a peu de temps, sa bite reconnaissait facilement l'endroit. Il l'entendait gémir dans son délire. Putain, çà l'excite !! Ses coups de butoir se font de plus en plus violents. Le lit saute littéralement.
Il s'acharne à un tel point qu'il ne voit pas le coït arriver. En deux minutes, il avait tout laché au plus profond de Linda.

Il était furax. Son plaisir avait été détruit. Furieux, il se relève, enfile un baggui noir et sans un regard vers Linda qui gît dans son pieu, claque la porte, oubliant de la verrouiller.

réserves

Linda gémit sa haine pour Vlad, elle n'a pas la force de faire plus bruyant. Quand la porte claque, elle attend quelques minutes, pour reprendre son souffle, ses esprits. Son visage tache les draps de larmes, de sperme et de sang.

D'un bras tremblant, elle soulève son buste, sa tete résonne de douleur. Elle glisse au bas du lit et se traine jusque dans le bac à douche, écorchant ses genoux dans les bouts de miroir laissés par terre.

Elle appuie sur le robinet, l'eau chaude coule, elle reste assise par terre, près du trou d'évacuation...

Son tshirt déchiré colle à ses seins, la sensation est désagreable. Elle met plusieurs minutes avant de reussir à le retirer.

Après la douche qui l'aide à reprendre les idées claires, elle ne se sèche pas et reste nue. Elle peste contre elle-meme. Pas de flingue... Ziggy l'avait laché... Tout à recommencer...

Elle se hisse sur ses jambes et fouille l'armoire à pharmacie de Vlad, des anti-douleurs,deux- trois ça ira, elle les avale... Elle va vers le porte de sortie et s'aperçoit qu'il ne l'a pas fermé... Elle serre les dents...

Elle se résigne... elle regarde le lit puant de Vlad, elle inspire pour se donner du courage.

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Des bleus sur le visage remplacent maintenant le Khol qu'elle avait mis avant de se présenter devant Ziggy. Elle est allongée, son corps tatoué de ses formules préférées caché sous des draps propres. Ce lit avait besoin d'etre changé de toutes façons...

Elle tire nerveusement sur un joint, se remémore ce qu'elle doit dire à Vlad quand il rentrera...

Linda somnole mais quand Vlad entre, elle ouvre les yeux. Elle le regarde sans dire un mot, d'abord. Juste pour voir sa réaction.

Vlad s'arrête. Il se rappelle Linda. Elle est là dans sa chambre, couchée dans son lit. La situation n'avait apparement pas changé si ce n'est une chose. Son pieu. Elle avait changé les draps de son pieu. La voilà qui se roulait dans des draps d'un blanc plus qu'approximatif mais qui en les comparant au draps dégeulassent qui avaient été balancés dans un coin de la pièce, relevaient d'une blancheur miraculeuse.

Linda le fixait sans un mot. Sur son visage meurtrit se dessinait un semblant de sourire. Cette nana était incroyable. Il l'avait violée, frappée, insultée, elle ne lui en voulait pas.
L'esprit tortueux de Vlad fut chaboulé. Logiquement elles tentaient de le tuer ou se flinguaient elles-mêmes après çà. Mais non, l'air de rien, elle avait juste changé ses draps.
L'espace d'un court instant, il resentit de la compassion pour elle.

Sans dire un mot, il recula vers la porte et sortit rapidement.

Dix minutes plus tard il revenait. Il tenait dans ses mains un paquet recouvert d'un fin film plastique opaque de protection. Il referma la porte et sur la pointe des pieds, se rapprocha du lit jusqu'à s'assoir sur le bord.

Lentement il regarda Linda qui le dévisageait. Sa main se dirigea vers ses cheveux mais surprise, Linda eut un mouvement de recul. Vlad, souriant, glissa sa main dans ses cheveux. il lui caressa le cou avant de descendre jusqu'au bas du dos. Au grand étonnement de Linde, il s'arrêta là.

Toujours souriant, il tendit un paquet à Linda.

V : "Tiend, J'sens qu'çà va te faire plaisir."
L : "Quest-ce que c'est ?" Demande-t-elle sur un ton où se lisait à la fois détachement et intérêt.
V : "Une surprise. T'inquiètes pas, j'vais pas t'bouffer."

Linda déchire le paquet pour découvrir un coffret en bois. Elle l'ouvre doucement et déjà luit l'argent de deux beretta disposés auprès de leurs chargeurs respectifs. Des rangées de balles 9mm cloture ce merveilleux spectacle...

Sous l'effet du canabis, ses yeux brillent et ses mains sortent une des deux armes... Elle la caresse, froide et un peu oxydée, elle respire cet objet, elle ferme les yeux.

"Enfin..." dit-elle.

Elle repose l'arme et remplit méticuleusement le chargeur.

"je vais voir ce que je peux trouver à te faire boire... t'as un tshirt que je puisse rentrer chez moi?"

Vlad se lève. Ouvre son armoire et tend un T-shirt court et un pantalon surement trop large à Linda.

"Tiend, çà devrait aller"

Puis il se dirige vers le mini-bar, ouvre le freezer et casse une barette de glace dans une taie d'oreiller qu'il roule en boule.

"Met-toi çà sur la lèvre, çà devrait calmer la douleur."

Elle refuse la glace que Vlad lui tend.

"Laisse Vlad... j'avais juste besoin d'un flingue, pas d'un infirmier violeur et violent. On peut dire que tu as fait du zèle. Ziggy sera content de toi..."

Vlad se relève,balance la glace par terre et répond froidement :

"Rien à foutre de Ziggy!! si t'estimes que c'est trop cher payé... vas te faire foutre. J'te dois rien"

Linda met le tshirt.


"j'ai ma dose de foutre, c'est bon..."

Le regard noir de Vlad se pose sur elle...

"t'es sûre ? Tu m'as l'air d'en redemander avec tes phrases à la con"

Elle baisse le regard et ne répond rien. elle se lève assez difficilement. il la regarde faire et s'affale sur une chaise face au lit. Elle prend la boite, et se dirige vers la porte.

Il saisit une bouteille de vodka et indifférent, tire sur le goulot.

Elle disparait dans le couloir.


Chambre 67

La porte se referme. Le silence se fait à nouveau.

Vlad se redresse, saisit son bang et crame la douille. Il fallait qu'il se libère la tête.
Première inhalation. Le choc est soudain comme toujours. Il ne s'y habituera jamais, tant mieux.
Son crâne se fend, ses cheveux prennent dix mètres en quelques secondes tellement ils forcent sur le cuir chevelu. Sa vision devient floue. Les couleurs disparaissent.

Le trip est suffisant. Il a de quoi tenir des heures avec çà. Mais il en voulait plus.

Deuxième inhalation. Il comprend de suite son erreure. la douleur le saisit au lobe frontal. Chaque pulsation de son coeur semble amener une trainée de lave en fusion aux abords de ses yeux. Ses muscles se contractent. Son corps est agité de spasmes. Il ne se contrôle plus. Sa bouche libère des quantités impressionnantes d'une salive pateuse. Ses yeux semblent vouloir s'envoler, se libérer de leurs carcans orbitaux.
Puis soudain plus rien, le corps de Vlad retombe inerte.

Son esprit ralentit. Il a les yeux encore ouverts mais la tronche collée au sol ne lui permet de voir que la porte d'entrée et la salle de bain. Peu d'intérêt.
Son esprit s'estompe. Il lache prise. Des images reviennent. Il revoit ces filles qui ont tant compté. Sa vie défile à reculon. Madame Zignac, la vieille documentaliste de la salle multimédia. Son premier coup, il avait 11 ans. Son père, sa mère... "sales enfoirés de merde, j'arrive, z'avez intérêt à plancher vos culs, j'vais vous défoncer".
Vlad pensait avoir parlé tout haut mais son esprit lui joue des tours. A ce stade, sa conscience même s'obscurcit. Il ne pense plus. Sa vision devient opaque. "Aucune raison de voir çà" pense-t-il. Ses yeux se ferment.

"Allez viens connasse, viens prendre ton rej'ton, j'mérite au moins ta place"

La dernière phrase n'est qu'un soupir. Vlad expire pour la dernière fois. Il savoure ce moment. Des ailes noires lui déchirent le dos, un sourire barre son visage. Pour la première fois depuis des années... Il est heureux.

...Enfin libre ...

Elle est là, lancinate. Elle remonte le long de son bras. Son coeur bat la chamade. Chaque pulsation atire un peu plus la douleur. Son avant-bras n'est plus qu'un morceau de chair scarifié de toutes parts. Boom. Son coeur cherche à perforer son torse. Son bras entier n'est que plaies. Boom. Un nouveau battement. Des fourmis lui lance dans l'épaule. Encore un peu et le cerveau sera atteint.
Vlad entrouvre les yeux. Sa vision est floue, il ne distingue pas grand chose. Il les referme. Boom. Cette fois c'est trop insoutenable. Vlad émerge. Son cerveau se remet en marche. Sa pensée travaille à nouveau. Il ouvre les yeux.

Son bras le lance. Putain ce qu'il a mal. La sensation d'avoir le bras broyé dans un piège à loup est désagréable. Il tourne difficilement la tête pour voir son bourreau.
Personne. Il est bien seul. Il regarde son bras.

Voilà d'où venait la douleur. Son poing explosé trainait dans une flaque de vodka. L'alcool titillait les plaies ouvertes, brulant les chairs à nu. Son bras était parsemé de bris de verre qui jonchait le sol. Si la glace avait une quelconque conscience, elle devait savourer sa vengeance.
Vlad ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Surement une fonction secondaire. Pour le moment, il n'activait que ses systèmes vitaux. Son coeur, sa tête et sa vessie. Putain ce qu'il avait envie de pisser.
De son bras valide, il s'appuya sur la table de chevet pour se relever. Le meuble était bancal et se renversa sous le poids de Vlad, envoyant voler tout ce qui se trouvait dessus et enfonçant son angle dans l'arcade tute proche.
Le sang se deversa à une vitesse folle. Ces zones était très irriguées et le moindre choc pouvait vous vider de votre sang en très peu de temps. Du moins c'est ce qu'il croyait.
Deuxième tentative. Dans un effort surhumain, Vlad se retrouve sur ses pieds qui le trainent jusqu'à la salle de bain.

Premier reflexe, la douche. Chaude, bouillante. Elle l'apaise encore une fois. Il retire les bout de verre de son bras. L'eau sur son poing éclaté le fait souffrir. Il sert les dents. La douleur l'avait sauvé, il n'allait pas s'en plaindre maintenant. L'eau qui s'écoule est écarlate. Il ressent la désagréable impression de perdre des litres de sang.
La pharmacie n'est que partiellement remplie. Il n'avait jamais pris le temps de s'occuper de ces trucs inutiles. Il repère une bande Velpeau et des compresses.

Son bras est désormais recouvert d'une couche de tissu telle qu'il ne ressemble plus à rien. Mais la douleur se diffuse plus lentement, moins violente. Pour sa main, il procède autrement. Il rempli l'évier de cicatrisant et d'eau et la plonge dedans. La teinte rougeâtre prend rapidement l'ascendant sur la pseudo clarté de l'eau. Le sang forme des motifs dans l'eau. Telle un virus, il se répand. Il reste devant, admiratif.
Après quelques minutes, la douleur à disparu totalement. Vlad sort de la salle de bain, et se vautre sur le lit. Il fallait qu'il fasse quelquechose pour ses blessures. Ses bandages de merde n'allaient pas tenir très longtemps.

Il remet son baggui, reste torse nu et enfile tant bien que mal avec une moue de douleur, ses mitaines de cuir. Les doigts répondent difficilement. "Putain faut qu'j'aille voir le doc. Ce con a intérêt à faire des miracles"
Il enfile son flingue en bandoulière de manière à l'avoir à portée de sa main valide et se vide une bouteille cul-sec.

"Toi ma belle tu vas m'aider à calmer le jeu okay ?"

Salle multimédia

Quelqu'un frappe à la porte.

"Vlad, ouvre! Ya Ziggy qui a besoin d'aide... Burne a trouvé des flingues! ils sont dans la salle multimédia...J'ai entendu des coups de feu en partant!"

Des coups retentissent à la porte. La voix de Linda se fait entendre.
Ziggy ? Burnes ? Des flingues ? Merde, la situation dégénérait à grands pas.

Vlad se lève de son fauteuil. Sa main le fait toujours souffrir. Les bandages étaient à nouveaux poisseux de sang et gouttaient à même le sol.
Il se lève et va ouvrir la porte. Il se retrouve nez-à-nez avec Linda qui tambourinait de plus belle.

"Qu'est-ce qui s'passe ukoch' ? Les jumeaux sont plus sous garantie."

"Ukoch'? qu'est-ce que ça veut dire? Je viens pas pour les beretta.. Je viens car dans la salle multimédia, Ziggy est avec le Captain, et le Captain est armé!"

Elle regarde le bras censé etre soigné, l'espace d'une seconde, et relève les yeux vers le visage de Vlad. Il lui fout toujours la trouille, ya pas de doute.

"On passera voir Isaac à l'infirmerie après."

"Putain, cett outre à vinasse est encore défoncée ? Cà se flingue là-bas ?

Linda opine. Elle ne le quitte pas des yeux.

"Bon, voilà ce qu'on va faire, pars devant je vais me chercher deux trois babioles histoire de mater ces branleurs. Attend-moi devant la porte. N'essaie pas de rentrer, ces cons ont surement pris tellement de dope qu'il te confondraient avec l'autre.
Attends devant la porte j'arrive."

Vlad, bouscule Linda et fonce vers l'escalier. Puis juste avant de tourner l'angle, il se retourne et l'interpelle.

"Cà veut dire que j'te claquerai plus" Il se retourne, le sourir au lèvres, et ouvre la porte des escaliers qu'il dévale.

Réserve

Il manque de la renverser une fois de plus. Elle se tient l'épaule, les anti-douleurs commençent à plus trop agir...
Elle garde une expression dure meme quand il lui annonce qu'il ne lui ferait plus de mal. Mais, elle a du mal à le croire de toutes façons.

Elle avance un peu et voit le bordel dans la chambre qu'elle avait laissé quelques heures plus tot.

Elle soupire, et recule.

Elle chantonne en imitant la voix du captain...

"Ziggy... il s'appelle... Ziggy"

Puis reprend l'ascenceur, mais le flingue déjà en main.

salle multimédia