!Over Booked!

Caféteria


Linda se pointe devant la porte de l'infirmerie, elle remarque qu'elle est fermée. Elle va pour tenter de l'ouvrir quand elle se ravise, et contacte Isaac à partir de l'emetteur.

"Isaac? Tout va bien? La porte est fermée, tu as des problemes?"

Linda a sa blouse blanche toujours couverte de sang séché, ses contusions sur le visage sont moins gonflées deja. Mais elle a l'air exténué.

Le verrou électronique fait entendre son petit couinement, puis la porte coulisse.

Le médecin apparaît et sourit à Linda quand il la voit seule.
Il tient sa matraque en main. Sans nervosité - mais c'est toujours une matraque. Et malgré sa cordialité habituelle, son assistante remarque une légère tension dans son attitude.


- Entre ma petite, t'as l'air vraiment ravagé...

Toujours pas dormi ?

Elle secoue la tete, l'air un peu agard.

"C'est long à expliquer... Je dormirai bien avant."

Elle entre dans l'infirmerie.

"Je vais prendre Vlad avec moi. J'ai des choses à régler avec lui. Ca te libèrera un lit. J'ai jamais vu autant de monde dans cette infirmerie. Meme lors de l'épidémie de varicelle. Peut etre qu'on devrait tous les mettre dans leur chambre... "

Elle grimpe sur le lit de Vlad, et regarde comment il va.

Texas ressent une joie immense en son coeur, l'otage est sauf. Il a sauvé l'otage! Il va etre un grand heros comme papy! Deja il le sent, la foule des journalistes se presse. Les cameras ne veulent que lui, en plan americain bien sur. Et deja Georges W. Bush son idole se jette à ses pieds pour lui demander d'être gouverneur du Texas.

Dans son délire provoqué par les blessures et la fatigue, Texas ne percoit que ce qui alimente son reve et parle tout haut, d'une voix faible de grand bléssé, les yeux fermés.

Non Georges, laissez tomber. La politique c'est pas pour moi, je suis un homme de terrain.

On se dit "tu" ? Ok Georges, si c'est cool pour toi c'est cool pour moi, mec!

Un bowling ? C'est pas de refus...

Elle tourne la tete vers le patient qui parle.

"Il me dit quelque chose lui... c'est pas le mec qui fait des démonstrations de karaté dans la salle de Gym?"

- Le même ! Texas de son nom. Mais je me souviens pas d'un "Georges" chez nous...
Je devrais dormir un peu aussi. Je lui fais le superficiel et j'y vais.

Il conclue cette phrase en plongeant une seringue dans le cou du héros, qui cesse immédiatemment de discuter avec Georges.

[Ce qui suit, j'étais censée le faire depuis mercredi dernier. Il était convenu que Linda s'occupe de vlad, avec le joueur en question. Vu qu'une semaine est passée, je considère que Vlad est capable de se réveiller, mais toujours comme convenu, il suit Linda, sans protester.]

En grimpant ainsi sur le lit, Linda réveille Vlad, qui gémit de mécontentement. Elle se penche à son oreille pour lui parler doucement.

"Vlad, il faut qu'on discute tous les deux, tu vas me suivre..."

Elle redescent du lit, retire sa blouse tachée de sang et la glisse dans un trou fermé d'un hublot sur le mur. Surement une descente direct vers la laverie.
Le sang a traversé, mais ses vetements en dessous sont noir, et ça se voit moins.

"Big a son fauteuil cassé aussi. Tu sais ou en trouver un autre, ca m'ennuierai de te priver du tien. Je prends des pillules pour Herman..."

Pendant ce temps, Vlad a ouvert un peu les yeux.
Linda sort un brancard d'un placard et le place parallèlement au lit du Doberman, elle l'aide tant bien que mal a se deplacer d'un lit à l'autre.

Le toubib qui regardait le contenu d'un placard d'un air absent s'arracha à ses pensées.

- Il y a d'autres fauteuils dans la réserve...
Prends le mien pour Vlad, je vais pas trop sortir avant que ça se calme.

Il trouva le produit qu'il cherchait et referma le placard.

- Essaye de trouver quelqu'un d'assez sérieux pour monter deux nouveaux fauteuils et envoie-le ici. Je lui ouvrirai la réserve.

Mais pour l'instant... C'est au tour de notre ami Texas !

Le médecin charge son patient sur un lit roulant et le pousse en direction de la salle d'opérations. Quel professionnalisme de sa part, s'obstiner à sauver des vies dans un tel état de surmenage... Il commence à déboutonner sa blouse. La fatigue nerveuse a dû lui donner chaud.

Ayant enfin mis Vlad sur le brancard, elle répond :

"Oui ne t'inquiete pas, Vlad n'a pas besoin de fauteuil. Le brancard ça sera très bien pour le déposer là, où je le veux, et il en ressortira qu'en marchant, où n'en ressortira pas. Par contre oublie, des personnes de confiance... elle sont dejà dans l'infirmerie. Je n'ai pas rencontré quelqu'un de fiable depuis un moment dans l'abris."

Elle pousse avec des efforts le brancard pour le faire s'engager dans l'allée principale. Elle voit Stanley qui déambule avec sa perfusion lui barrer le passage.

"Stanley, tu vas mieux? qu'est-ce que tu fiches debout?"

*Réajuste ses lunettes machinalement*

Bonjour Miss Akassoczva. En fait, je cherche mes chaussures. J'ai du les poser quelque part, mais tête en l'air comme je suis, je n'arrive plus à me rappeler où.

Sans vouloir abuser, pourriez-vous m'aider a les retrouver, j'ai une longue journée qui m'attend, et j'ai déja accumulé beaucoup de retard. Laisser la situation aller a veau l'eau, voilà le début de la barbarie je dis toujours. Une vie bien réglée dans un environnement bien réglé, voilà comment éviter bien des soucis!

*Stanley continue de fouiner tout en parlant, trainant derrière lui sa perf sur roulette. Avisant Texas qui semble faire un rêve agité, il remarque ses Santiags qui dépassent du bout du lit médicalisé.*

Hmmm, mais c'est tout à fait ma pointure ça... Miss Akassoczva? Pas la peine de vous déranger plus longtemps. Je crois avoir trouvé exactement ce qu'il me faut!

*Tranquillement, Stanley se met a tirer sur les Santiags avec son bras valide*

Linda regarde Stanley se servir, sans broncher et continue a pousser le lit de Vlad vers la sortie. Elle déverouille la porte en pianotant sur le digicode.

"A plus, Doc!" dit-elle en sortant vers le couloir.

Le sas se referme derrière elle.



Chambre de Linda

Huuuurrrhhrrhrkkkgrlrlrlrlllll !

C'est un râle de mort qui échappe de la gorge de Ziggy. On pourrait croire à un bruit d'agonie, mais le voilà qui se redresse, tel un zombie des films de Romero.

Toubib ! Rhak ! Kreuh-reuh-reuh ! Toubib !

Aveugle, il tend la main dans la direction où il suppose Isaac, et où il n'y a qu'un mur. Il se lève et marche, les bras tendus, comme un zombie, donc.

Tu seras récompensé pour ne m'avoir pas recyclé, car Ziggy est bon.

Butant dans un chariot, il cherche à tâtons quelque chose, qu'il trouve vite : ses doigts sont familiers de la forme et de la taille des petites ampoules de morphine dont le type se nourrit. Il trouve une seringue, tchic, tchac, ni une ni deux le voilà défoncé. Sa voix s'adoucit, le râle s'éteint, la hachure disparaît.

Dieu... Ca fait du bien d'être de retour parmi vous...
Qu'on m'amène mes fringues et mes flingues !

Arrive alors Paris qui toque à la porte, de l'autre côté.

OooOOH ! OOooooh ! C'est joli, çaaa...
Doc' ! Doc' ! C'est moi ! J'ai enfin trouvé où t'étais, frippon ! Héhéhaha !

Elle pouffe encore un peu pour elle-même.

Linda m'a dit que Methy était là ? Je suis venue le chercher !!


(alors retentit l'alarme)

Isaac secoue mollement la tête au spectacle de Ziggy sortant d'un coma pour se bourrer les nerfs d'alcaloïdes. Il a besoin de lui avec un certain degré de conscience que la drogue ne lui permet pas. Le toubib prend donc le grand chef par le coude et le guide vers une porte translucide dans un coin de l'infirmerie en expliquant d'un ton didactique ce qui va se passer dans les secondes à venir.

- Zig, mon petit, mon poussin, bienvenue sur tes deux jambes... Paris rique de nous faire bientôt une crise assez épouvantable et il va falloir être solide. Tu comprendras quand tu seras bien réveillé que je fais le meilleur choix pour toi.

Il referme la porte sur Ziggy, l'abandonnant dans une sorte de placard aux parois blanches, et lui sourit avec douceur à travers la vitre.

- Ce n'est qu'un mauvais moment à passer.

Sur cette parole de réconfort il programme une douche de quatre minutes à 20° et va ouvrir à Paris d'un pas traînant. La porte de la cabine est à l'épreuve des coups et Ziggy aura beaucoup de mal à se noyer dans un espace étroit comme celui-ci.

- Bonjour Paris. Tu tombes bien...

Ha ! Merci.
Hum... C'était qui le type, là ? Hum ? Hum ? Celui qui hurle ? Oui, n'est-ce pas ? Qui hurle ? Hum ?

Hoooooooooooohhh ! Comme il est trognon, lui, avec ses tubes partout ! Paris se penche vers le lit ensanglanté où reposait il y a peu encore Ziggy.
Eh bah c'est qu'on rigole ! Eh nah oui on rigole ! On rigole tout plein !

Ha ! Soudain elle tend le bras vers la tête du doc, qui esquive placidement. Elle ressert son poing sur le vide, rapproche sa main de son visage, et l'ouvre. Bien sûr il n'y a rien, elle fait souvent ça...

Purée... Pas facile...

- Non, mais je trouve que tu t'améliores. Tu y arriveras bientôt. Excuse-moi..

Le médecin fait tomber la température de l'eau à 5° pendant quelques secondes pour que Ziggy crie tout ce qu'il peut crier puis se calme un peu et les laisse discuter.

- J'ai bien l'impression que les portes se sont enfin ouvertes. Methy est allé jeter un coup d'oeil dehors... Il m'a dit que tu le verrais là-bas. Tiens, il a oublié ça.

Isaac confie à la fille une poignée d'ampoules de morphine qui attendaient leur heure sur un plateau et lui désigne la porte d'un sourire confiant.
Son esprit devrait bien accepter le scénario qu'il lui propose. L'Abri s'ouvre. Methy sort. Elle arrive ici. Ca se tient, c'est même parfaitement cohérent comme le confirment les geignements de Ziggy confiné dans sa douche. Maintenant sors à nouveau, petite chose bleue, et laisse-nous nous occuper de Texas comme il le mérite.

Paris reçoit les ampoules sans trop savoir qu'en faire.

Mais... euh... Linda m'a dit qu'il attendait son test d'adn... Il serait pas parti sans le faire ?!

S'approchant d'Isaac, elle le renifle avec un air sérieux.

Hey doc', me prends pas pour une bille. Tu s'rais pas un peu maboule, toi, des fois ?