Le sang de Dieu

Couloirs

Big, Walker et le barbier sont au sol. Emmanuelle rentre dans la cafétéria les yeux révulsés, guidée par ses hallucinations. Elle murmure toujours les bras tendus vers devants, les paumes ouvertes.

"Le sang de Dieu, le sang de Dieu, le sang de Dieu..."

Elle sent des mouvements dans la pièce, non la lumière n'est pas pure et le mal a reigné il n'y a pas longtemps ici. Elle trébuche sur le barbier. Un corps chaud. Cela ne peut que être la source de mal !

"Un Démon, je sens le démon rampant comme un serpent"

*PAF, PIF, PAF*

Elle lui assène trois coups de pied à l'aide de ses sabots. Les mauvaises perceptions se sont dissipées. Elle continu a avancé en direction d'un mur quand soudain elle effectue trois quart de tour sur place comme attirée par un aimant. Elle se dirige droit sur le distributeur de boisson portant le vieil l'alambic sur le côté. Elle accélère le pas et s'agenouille devant l'ustensile en cuivre. Elle fait plusieurs signe de croix et regarde intensément l'objet saint.

"Le sang de dieu est ici et c'est de cette source qu'il s'écoule comme l'avait prédit le saint père. Ceci est l’urne sainte qui renferme notre eau bénite !"


Elle sort de son sac un pinceau et une fiole remplie de ce qui pourrait être du sang et commence son oeuvre sur le côté de la machine.

Maintenant, on peut voir ceci dans la cafétéria :

Par l'elephant républicain, qu'est ce que c'est que ce merdier ? Manquait plus qu'une folle pour parachever c't'affaire, en plus elle a tabassé le barbier comme ca sans raison...

En temps normal il aurait deja pu lui coller un ou deux atemis, mais la il ne se sent pas bien avec son bide écorché et sa balle dans l'epaule, sans conpter son molet mordu et son coup de boule qu'il s'est prit.

Courage, fuyons.

Texas fait quand meme un signe de tete à Linda, pour l'inciter à aller vers la sortie. Il ne sera pas dit qu'il n'a pas fait son possible pour sauver les otages. Si elle ne le suit pas c'est qu'elle ne voulait pas etre sauvée, et la ca sera pas de sa faute à lui.

Il commence donc à ramper, pendant que la nonne est en priere, le barbier dans les vapes et Big incapable de se relever sans une grue. Tout à coup, la chance lui sourit à nouveau: sous son nez se trouve le gun de Big, qui a roulé la quand le gros est tombé de son fauteuil. Plein de merde et d'autres trucs inconnus de Texas, il est repoussant. Mais un vrai justicier ne peut pas laisser cette arme au mains de la racaille, et devenir vecteur de desordre alors qu'il peut en faire une arme de paix, destinée aux frappes chirurgicales de la guerre propre.

Sortant son mouchoir, il saisi le gun avec et le met dans sa ceinture, puis se traine vers la d'ou il etait venu, sa mission plus ou moins accomplie.

l'infirmerie

Linda avait regardé le combat dans la plus totale indifférence, ses problemes à elle étaient bien plus importants, meme si elle savait plus très lesquels ils étaient. Mais, la preuve est là, elle pleure donc elle a des problemes, puis aussi elle a ses règles, elle sent bien que le sang va finir par traverser le tissu de sa culotte, faut qu'elle se casse... faut qu'elle aille dans sa chambre régler ce probleme là...

D'ailleurs, elle a déjà tellement de sang partout sur elle, celui de Stanley et de Mohamed mélangé.. que surement sa culotte doit déjà est bien tachée...

Ses tribulations exclusivement féminines lui font perdre pied, et lorsqu'elle regarde à nouveau le monde autour d'elle, elle se fend d'un hoquet d'étonnement. Elle remarque que l'arme n'est plus dans les mains de Big.

Elle prend le rasoir de Herman et le glisse refermé sous une grosse mamelle de Big. Au moins là c'est propre.

"Big, je pourrais jamais te soulever... ni Herman... Je vais essayer de trouver du monde valide pour vous aider..."

Elle n'avait pas vu la Manu arriver. Mais maintenant, elle la voit bien à l'extremité de son champ de vision...

Demi concient, le barbier entend l'annonce d'Isaac, comme si elle venait d'un monde lointain, c'est pas clair, mais il croit entendre "plus de psychotropes"... Il tend sa main vers Linda, elle est trouble elle aussi, mais il trouve qu'elle ressemble toujours autant à un travelot.

"... Tu... Tu vas me laisser ici?"

Puis il regarde encore autour de lui, il sent une douleur dans ses côtes... Curieux, Walker ne l'avait pas cogné à cet endroit là, du moins il ne croit pas. Il aperçoit la bonne soeur dans un coin de la pièce, à coté du distributeur.

*crache un glaviot sanglant*

"... Peurfff... C'est qui la branchée maso... Eurff... La branchée masochisme?"

Emmanuelle se relève et récupère un vers d'alcool de la source divine.

"Jésus, le grand Jésus et ses douze potes festoyaient à un banquet ce soir là, mes enfants. Ils commençaient tous à en tenir une sacrée couche ce soir là pour pouvoir communiquer avec le St père. Une fois que Jésus atteignit une transe intense et qu'il vomit ses tripes sur la table, Il leva son verre, les joues rosées, le regard vitreus : J'en ai une bonne mes amis Hips. Ce verre de pinar est mon sang les mecs, et ce pain est mon corps. Alors bouffez en tous. !!! Ce sont les paroles de Jésus mes enfants, les paroles saintes que nous devons perpétrer durant des temps immémoriaux. Amen !"

On ne sait pas trop a qui s'adresse Emmanuelle car elle est face au mur et ne regarde que le plafond. Pour finir elle lève le verre et se l'enfile d'un seul coup. Puis elle se retourne et fusille Linda du regard.

"Vous mademoiselle et vos amis à terre, venez partagez le repas de dieu avec moi comme tout bon chrétien qui se respecte. Je sens le mal en ce lieu saint, le diable peut être, le mal à coup sûr. Purifier, purifier, il faut vous purfier ! Oui !"

Linda n'a pas du tout envie vu l'état de ses habits de jouer à la dinette avec cette autre copine d'enfance, presqu'aussi allumée que Paris, mais bien differente et surtout bien plus soupolait. Elle fait un clin d'oeil rassurant à Herman.

"Sainte Emmanuelle, excuse moi, mais je saigne et je dois me laver de ce sang parce qu'en suite ça pue la viande pourrie. Mais je te laisse mes petits camarades pour manger ton saint repas. Ils ont besoin d'etre purifiés... Regarde les, ils gigotent dans tous les sens et disent des choses incompréhensibles... Je pense que 'cest pas très catholique tout çà!"

Toutes ces expressions, elle les avait pas appris dans les livres, mais bien en cotoyant Emmanuelle.
Linda se lève épuisée, et commence à sortir de la cafétaria.

"Je repasserai..."

Big a vraiment l'air sonné, il bronche plus, affalé par terre comme un cachalot échoué en bord de mer, et Linda qui veut se tirer, le laisser ici seul avec la bonne soeur pas nette... L'ambiance pue le rousti, et tout ça pour une simple histoire de trésor et d'explosifs... Il est même pas sûr qu'Emmanuelle couche dès le premier soir, et quand bien même elle le ferait, il est pas vraiment en état de faire des galipettes le pauvre chou.

Aussi décide-t-il de se relever. Enfin, qu'il décide de se relever, cela ne veut pas dire qu'il se lève fièrement d'un bond sur ses pattes de derrière, loin de là. Il se tourne à grand mal sur le ventre, calle ses mains par terre, et fait passer ses genoux sous son ventre. Ses genoux c'est à peu près la seule partie du corps où il à pas mal. Quasiment à quatre pattes, il prend maintenant appui sur un rebord de table et se dresse avec peine.

Nerveusement, il enfile sa main dans la poche interne de son manteau. Effroi...

"... Aooh peste..."

Il à bien retiré une plaquette de médicaments de son manteau... Mais la plaquette est vide... Ca lui apprendra a vouloir en donner à tous ses petits camarades... Le barbier tremble de plus en plus, bientôt il va faire sa crise, il n'a même plus son rasoir pour se rassurer... Les tremblements se font plus intenses, il adresse un sourire a la soeur ainsi qu'à Linda et s'en va vers la porte, devant laquelle il s'écroule comme une merde, tout tremblant, n'arrivant même pas à trouver la commande pour l'ouvrir.

"... AAAAaaaaaarrrgghhh !!!! IIISAAAAAAAAACCCCC !!! RAAAAAAAHHHHHHH !!! DOOOOoooooc !!!! J'ai plus d'cacheeeeets !!"

Herman se recroqueville, en pleurs devant la porte.

Emmanuelle regarde le pauvre Herman entrain de se recroquevier sur lui même comme un petit bébé. Elle le voit bien : le mal ronge ce jeune homme. Elle s'approche de lui doucement avec une fiole d'eau sainte. (Un alcool de soda qu'elle vient de prendre à l'alambic.

"Buvez mon petit ! Je vois bien que Belzèbuth ronge votre sang, il faut que vous vous purifiez un peru et tout ce passera bien, vous verrez, Le sang de dieu ne peu t que nous aider"

Puis elle se retourne vers Linda.

"Non Mlle Akassoczva ! On ne peut pas refuser un saint repas de dieu tout puissant ou une punition terrible pourrait s'abattre sur nous. Venez partagez ce moment avec nous !"

Elle prend Herman par le menton et lui porte le gobelet à ses lèvres.

Le Mastard gigote enfin, tiens... Il à l'air plus en forme que tout à l'heure, il gueule contre Texas... C'est vrai que ce Texas c'est un fumier comme on en fait plus. La bonne soeur est là devant, elle tend un gobelet, elle fait boire le barbier. Il avale sans discuter, ces talons hauts sont vraiment redoutables, on va pas tenter le diable. Et puis de toute façon, ça l'apaisera un peu, l'alcool de soda, faute de mieux...

"... Glorps..."

Ah fallait bien qu'il y'ait une couille dans le potage, il à un mal de chien à avaler, de temps en temps ça ressort de sa gorge et sa coule sur son T-shirt, déjà bien pourri. Pas grave, il ira voir Lisa a l'infirmerie, il lui laissera son t-shirt pour qu'elle le lui nettoie, elle lui doit bien ça... En attendant il boit à petites gorgées, il tremble un peu moins.

"... Dites donc ma soeur... En plus d'ton eau de vie du Seigneur... T'aurais... Eurff... T'aurais pas sous la main des pillules roses? J'sais pas... J'sais pas c'est quoi le nom... C'est Isaac y m'donnait ça... J'crois sur les dernières boites y'avait... Y'avait écrit..."

Il fouille dans son manteau, ressort une plaquette vide. Il la porte sous ses yeux et commence à essayer de déchiffrer le nom des comprimés, c'est écrit en si petits caractères.

"Ca s'appelle... Can... Canisil..."

"Non mon fils je ne pense pas avoir ce genre de chose sur moi, mais je pense que prochainement dieu me donnera le chemin à suivre pour consommer son corps comme il l'a fait pour me guider jusqu'à son sang. Je pense que ce don du ciel pour venir en remplacer vos petites pilules roses. Bien meilleur cela vous guidera vers la voie céleste."

Emmanuelle tire la moue. Elle a entendue Isaac Leman dans des brumes lointaines quand elle était encore dans son trip. Cela va être de plus en plus difficile de communiquer avec le saint père si l'infirmerie ferme ses portes et ne distribue plus les rations divines des habitants. Ce médecin ne peut être qu'un suppôt de Satan à coup sûr...

Linda s'arrete dans son élan.

"Canisil... Je vais en chercher Herman.. Et.. euh.. Big, je sais pas quoi faire là... je vais voir si je trouve pas un autre fauteuil quelque part. Tu vois, Sainte Emmanuelle, faut vraiment que j'y aille, ils ont aussi besoin de mon aide..."

Puis continue son chemin.


Infirmerie

Et merde, le voila seul avec l'autre cinglée, et Big qui n'à rien trouvé de mieux à faire qu'à brâmer, toujours échoué lamentablement devant le distributeur "d'eau bénite". Herman soupire, quand récupèrera-t-il son rasoir? Quand viendra-t-on lui examiner ses côtes douloureuses? Mais surtout, surtout, quand viendra-t-on lui apporter des pillules.

"...Eurf... Blague à part, ma soeur... Vous les avez trouvées où ces godasses?"

"J'espère que la colère du ciel ne s'abattra pas sur vous Linda."

Emmanuelle a parlé d'un ton presque piquant, comme si cela la contrariait que Linda n'ait pas eu sa petite dose d'eau bénite. Elle la regarde s'éloigner et pense. "Cette petite peste a intérêt à vite suivre la voie du seigneur si elle ne veut pas mourir. D'toute façon je n'ai jamais pu la supporter. Cette...cette... connasse a toujours eu le beau rôle et croit toujours tout savoir. Mais quand on donne un conseil a madame nia nia ni nia nia nia elle ne l'écoute jamais. Sorcière, suppôt de Satan si tu ne te purifies pas bientôt c'est en enfer que tu iras brûler."
Une voie dans le lointain murmure quelques choses à la sainte soeur...des chaussures... C'est le barbier qui est entrain de lui parler.

Emmanuelle émerge de ses pensées et le dévisage :

"On ne plaisante pas avec la tenue d'une bonne soeur, mon fils ! Allez buvez encore un peu et tout ira mieux."

Emmanuelle se relève et marque un temps d'arrêt comme pour réfléchir. Puis elle sort de la pièce pour retourner errer dans les couloirs, peut être en quête d'une nouvelle mission.

Couloirs