Ca c'est du chef !

Un drap roulé en toge, le pistolet à la ceinture, Ziggy débarque, bleu, blanc et vert, avec du rouge sur le drap, qui vient de l'infirmerie. Regardant à droite et à gauche, il jure pour lui même :

Putain, quelle merdeuse, j'lui avais dit d'se mettre au taf...

C'est alors seulement qu'il remarque Moh, dans son coin, ligoté. Tirant son .45 il braque le garde nerveusement. Il a vraiment l'air dê flipper, et d'être sur le point de tirer.

Putain t'es qui, toi ?! D'où tu sors ? Eh, j'te préviens, pas d'blague ou j't'explose, tête de noeud, t'as compris ?!

Moh a eu le temps d'emerger, il trouve quelque peu lassant de se faire braquer par tout les gens qui rentrent comme ca la sans meme frapper.

Toujours le bras gauche brulé au troisieme degré douloureux, toujours attaché par les deux poignets à un tuyau de nature à l'empecher de bouger, il sent en son for interieur qu'il va falloir la jouer fine avec le nouveau venu, un chef revolutionnaire manifesyement camé qui ne l'a gardé en vie qu'à contre coeur jusque la.

"Salut Ziggy.... La forme ? On a connu meilleurs moments pas vrai ?"

Puis, toujours le regard soucieux pointé sur l'arme:

"t'as décidé ce que t'allais faire de moi ?"

Han, merde, le garde... J't'avais oublié, putain...

Se grattant la tête avec le canon de son flingue, Ziggy se relâche. Il est ailleurs.

Putain, ça fait bien... Euh...


Euh...

Un long silence.

Euh...

Avisant un flacon de morphine sur l'établis du labo, il commence à en remplir une seringue, le flingue à la ceinture.

Ca fait bien... Trois... Trois mois, c'est ça ?

"euh..."

Moh est perplexe, ces trois jours passés seul dans le noir et le silence, la souffrance de son bras qui suppure lui ont fait perdre la notion du temps aussi surement qu'à tout ces drogués. La derniere image de Zigguy qu'il a en tete, c'est le chef à la tete de sa horde de sauvage, tiraillé entre ceux qui l'auraient bien lynché sur son lit d'hopital et ceux qui l'ont defendu. Faut dire que dans la masse des insurgé, il en avait du en chatouiller plus d'un avec son taser, quand on lui en donnait l'ordre. Et en meme temps il avait aussi rendu service à plus d'un, à plus d'une occasion.

"Ecoute c'est pas bien grave combien de temps. Detache moi, j'irai pas bien loin de toute facon. Et faut que Myron s'occupe de mon bras. Pourquoi il venait plus ?"

Voyant l'accoutrement de Zigguy et son etat de delabrement, l'ancien gardien est pris d'un doute.

"Et euh... ca en est ou ? le bunker tout ca... Ca se passe bien ? J'ai cru entendre des coups de feu ya... je sais plus y a combien de temps."

S'injectant la morphine avec délectation, Ziggy n'écoute plus Mohammed, mais il l'entend toujours et ça, ça le fait chier.

Ta gueule !

D'un coup il tire son flingue et envoie une mandale à Moh avec la crosse de fer. La seringue plantée dans son bras gicle dans un coin et quelques gouttes de sang avec.

Ta gueule le bougnoule ! Ferme ta putain de gueule !

C'est cool d'être le chef, et Ziggy aime bien envoyer des mandales en disant des insultes qu'il a vu dans les films où ces types à la tête rasée jouissent de leur liberté.

Tu veux qu'on s'occupe de toi ? C'est ça, comme un bon chienchien à sa mémère ?! Eh bah tu vas en avoir du chienchien, pédale !

Et le chef s'affaire à détacher Moh, mais pas complètement, non... Il lui attache la corde autour du cou, sert et tire comme un vrai de vrai, un pur de dur, un skinhead, comme à la télé.

salle du dirigeant