Chambre 67

Tu l'embrasses sur la bouche. Vlad réagit aussi sec. Il te fout un violent coup de boule. "Tiend j't'en filerai moi des muscles déchirés". sous le choc, ta lèvre inferieure explose littéralement. Un deuxième coup pour la forme. Cette fois le nez se tord dans un angle impossible au moment ou un bruit de craquement se fait entendre.
Vlad ne se tiend plus, d'un geste il arrache ta nuisette et t'écarte les cuisses. C'est si simple comme çà, pourquoi avoir attendu ? "Tu vois, pourquoi avoir attendu que çà tourne à la baston ? Si t'avais été gentille j'en serais pas arrivé là..." Les yeux de Vlad sont injectés de sang. Il la veut, il la veut toute entière alors il la prend...

Ses yeux se ferment doucement... il chasse ses pensées de son esprit.

Ta main parcours son crâne. Il reste muet, tiraillé entre ses folles pulsions et ce sentiment tout nouveau qui nait en lui. Il te regardes dans les yeux. Puis sans un mot, il s'affale à côté de toi. Sa main reste à caresser ton ventre. Pendant les quelques secondes de blanc qui suivent le baiser, il reste là à regarder le mur. Puis se relève, t'embrasse rapidement et sort du lit. Il se rhabille rapidement, jette un dernier regard sur la créature étendue sur le lit.

"BAISE-LA, DEFONCE-LA !! ELLE VEUT QU'CA !!!!"

Il secoue la tête et sort de la chambre.

Quand elle aventure son visage hors de la salle de bain, attirée par le bruit et l'odeur de cuisine, ses yeux étaient repeints proprement, ainsi que ses ongles.
Plutot rare dans ce bunker que quelqu'un se casse le cul à faire à bouffer, autant dire que ce genre d'odeur se rencontrait rarement sauf du coté de la chambre de Big.

Son regard remaquillé retire un peu l'impression de douceur qu'il avait auparavant, pourtant elle sourit alors que tu lui tournes le dos. Ce n'est qu'après deux trois minutes qu'elle se décide de sortir de la pièce d'eau, cherchant comment aborder ce moment insolite sans hurter ta sensibilité.

Elle avance et prend soin d'apparaitre un peu dans l'angle le plus extérieur de ta vision avant de passer une main dans le creux de ton dos. Son sourire a de nouveau disparu bien sur, mais elle observe tes gestes sans se rendre compte qu'ils sont maladroits, elle-meme étant nulle dans le domaine de la cuisine.

"C'est une bonne idée. la meilleure idée que tu aies trouvé depuis longtemps pour me convaincre de te fournir de la boisson. J'essaierai de te trouver autre chose que de l'alcool a bruler ou du soja fermenté..."

Le ton est léger, sans aucun fond de reproche. Une conversation presque normale.

Vlad ne répond pas. Il finit de griller le bacon et les saucisses. La spatule dans la main, il t'indique une des deux chaises.

"Assied-toi, c'est prêt."

Acompagnant le geste à la parole, il pose devant toi une asiette débordante de nourriture, pas forcément apétissante. entre les couches crâmées , on peut espérer distinguer une partie comestible.
"C'est pas l'grand luxe mais j'avais la dalle alors..."

Au centre de la table, autour d'une cafetière de café bouillant, trônent des toasts, du beurre reconstitué, du jus d'orange et une bannette entière de croissants. Cà avait un peu plus de gueule... Forcément, pour des produits de sythèse...

Vlad pose le gant de cuisine et la spatule avnt de s'assoir. Sans un mot, il se jette sur le tas de cendres présenté dans son assiette. Aussitôt il recrache.

"C'est dégeulasse, putain!!" Il se relève, enlevant de la table son assiette de graillons et la tienne par la même occasion. "Bouffe pas çà, tu vas t'intoxiquer. Prend des croissants"

Elle avait à peine avancé sa fourchette de son assiette que tu la lui retires, elle te regarde sans trop comprendre.

"Si tu le dis!"

Elle attrappe un croissant.

"Tu as déjà pensé à te tirer d'ici?"

"Me tirer d'ici ? C'est quoi cette question ? On sait tous que dehors c'est la mort assurée. Cette merde est invivable. Des radiations, des toxines, des saloperis qui trainent partout... Franchement tu crois que j'voudrais aller vivre là-d'dans ? "

Reflexes conditionnés. Sa doberman attitude entre en scène. "Pourquoi sortir ? On a tout ce qu'on veut ici, à bouffer, à boire, de quoi se retourner la tronche. Dehors tu creveras en moins d'deux."

Vlad marque une pause. Bien sûr qu'il a envie de se barrer. Bien sûr qu'il a envie de fuir ce putain de réduit de béton et d'acier qui lui sert de monde depuis sa naissance. Il rêve de voir ce foutu soleil des holos, de s'extirper de ce cloaque puant. Mais le temps lui a forger une raison. Jamais il ne pourra sortir. Les indicateurs de vie extérieure restent désespérément au rouge. Les aiguilles ne daignent même pas frémir.

"Je sais pas d'où tu sors cette idée mais un conseil..." Son couteau de chasse qui lui servait à étaler le beurre sur sa tartine pointé sur toi... "Ote-toi l'idée de te rouler dans l'herbe Lind', tu t'fais du mal."

Elle baisse les yeux et pousse de ses doigts quelques miettes sur la table.

"C'est de pire en pire ici. Je crois qu'ils vont finir par tous s'entretuer. Ya plus rien qui tient les mecs maintenant. Je crois qu'on va crever plus vite que prévu, et je me dis que tant qu'à crever, autant voir comment c'est dehors avant..."

Elle relève son visage et te regarde légèrement de biais, comme s'il lui était difficile de soutenir tes yeux. Malgré tout, elle semble curieuse de connaitre ton avis.